& les Chroniques
 Express
Tenderlash
"Hold Still"

"Hold Still"
DATES | Sorti le 4 janvier 2021 | Publié le lundi  5 avril 2021
ET ALORS | Rien n’y fait, même après quinze écoutes, les deux premiers titres de ce court album me semblent incongrus. Mais peu importe, ce sont aux sept autres qu’il faut s’intéresser, car ils méritent largement que l’on s’y attarde. Dès "Fate", le ton est donné, Candy Durant sera notre hôte et sa synthwave plutôt dark nous drapera d’un voile presque érotique tant elle parvient à s’emparer rapidement de nos sens. Sa voix est littéralement envoûtante, l’ambiance est intrigante, évolutive, riche, on est bercés par les sonorités électroniques soignées et entêtantes que distille brillamment l’artiste seule aux commandes de ce projet. Avec "Hold Still" le rythme s’accélère, mais l’on reste dans un univers cotonneux que l’on aimerait ne jamais quitter, "Cold Outside" nous enlace, puis "Misery Loves Fantasy" nous transporte et les images deviennent étranges avec ce qui pourrait sonner comme la BO d’un épisode de "American Horror Story". Plus loin, on rêve que l’hypnotisant "Mourning at Midnight" ne s’arrête jamais, avant que "Snow Moon" nous ensorcelle et qu’"Open Your Eyes" nous oblige finalement à rouvrir les yeux. Le projet a été initié en 2013 et mis de côté jusqu’à 2020, date à laquelle il a été ressuscité, pour notre plus grand plaisir.

Пиета
"Гласность"

"Гласность"
DATES | Sorti le 14 mars 2019 | Publié le jeudi 11 juillet 2019
ET ALORS | Il suffit de quelques secondes pour comprendre que ce disque n’est pas une énième curiosité new wave électronique en provenance d’une lointaine contrée qui se réveillerait musicalement avec 20 ans de retard, parce que l’on réalise très vite que l’on a affaire à une production robuste et émancipée de toute référence grossière. Tout d’abord le chant, en russe, et la voix de Alina Vaulina, difficile d’y résister. D’autant qu’elle bénéficie d’une assise assez spectaculaires : des sons de synthés hypnotisants, une basse, des claps de boîte à rythmes fascinants, autant d’éléments judicieusement utilisées, et parfaitement équilibrés. On sent ici et là de jolies influences, mais elles sont parfaitement digérées et laissent la place à toutes l’inventivité du duo. On pense à Boy Harsher, mais pas à grand chose d’autres, parce que, pour une fois dans cette rubrique, on a surtout l’impression d’être en 2019.

Cruz De Navajas
"Dominación"

"Dominación"
DATES | Sorti le 1e février 2018 | Publié le mercredi  9 janvier 2019
ET ALORS | La période est plutôt faste pour la scène new wave/ gothique/ cold wave/ death rock/ post punk pour le moins moribonde ces dernières années. Pas un jour ne passe maintenant sans qu'une nouvelle formation n'émerge et ne tente, sans gêne, de donner une leçon à ses aînés de plus de 30 ans. Crux de Navajas, jeune groupe originaire de Mexico City, a dévoilé en février dernier un premier album pour le moins jouissif. Une guitare délicieusement dissonante, une basse appuyée, des synthés omniprésents, et une voix féminine assez fascinante, presque scandée. L'ensemble n'est à vrai dire pas très bien produit, mais cela donne au disque quelque chose d'animal, un peu âpre à la première écoute, mais qui s'avère au final particulièrement mélodique et rappelle X Mal Deutschland. Et rien que pour ça, ce disque s'avère indispensable.








